Une amie japonaise m’avait
invitée à passer l’été chez elle, à Kyoto, et en amoureux du Japon que je suis,
c’était une offre que je ne pouvais pas refuser. Mais partir en touriste pour
deux mois me semblait un peu long, et me donnait mauvaise conscience, alors je
me suis mis en tête de profiter de l’occasion pour apprendre le japonais dans
une école qui proposait des stages d’été. J’avais appris par moi-même quelques
notions déjà, notamment les kanas et quelques bases.
Lors de l’inscription à l’école,
un test de placement sert à déterminer votre niveau afin de répartir les élèves
dans des classes adaptées, 5 au total. Etant plus tout à fait débutant total,
mais pas encore vraiment intermédiaire, trouver un groupe adapté dès le départ
n’a pas été évident, et j’ai choisi de me placer dans le groupe des débutants
(niveau 1), car j’ai vite compris que j’allais avoir du mal à suivre dans le
niveau plus élevé qui m’avait été attribué au départ. Une amie insistait que j’aurais
dû rester dans ce groupe et m’accrocher, mais je n’étais pas vraiment parti
dans l’optique de bosser comme un dingue et ne pas vraiment profiter de mon été
japonais, et c’est certainement ce que j’aurais dû faire pour rattraper mon « retard »
et avoir ma place dans le niveau 2.
L’école se situe au sein de l’Université d’Art et de Design de Kyoto, dans le nord de la ville, et en tant qu’étudiants nous avions donc accès à tous les avantages et installations de l’université : cantine (vraiment pas chère et bonne), bibliothèque, cafétéria, etc… Fait intéressant, vu que c’est une école d’art, il y avait régulièrement des expos des créations d’étudiants qui venaient décorer les halls d’accueil, les couloirs et autres patios, c’était vraiment sympa, original et très réussi !
Nous avions cours le matin, de 9h à 12h30, par tranches de 45 minutes. Notre temps se répartissait entre apprentissage de l’écriture (hiraganas en 2 semaines, idem pour les katakanas), dictée, grammaire et vocabulaire, conversation en groupes, travaux pratiques, … L’accent était vraiment donné sur l’apprentissage du Japonais pratique, utilisable dans la vie de tous les jours, dans les superettes du coin (combinis), dans la rue, bref de quoi s’en sortir dans à peu près toutes les situations du quotidien.
A titre personnel, je reste
surpris par la vitesse à laquelle les cours avançaient, et la progression générale
de la classe, dont la plupart étaient des débutants totaux. L’immersion dans le
pays, le logement en familles d’accueil pour certains, et la qualité des cours
y sont sans aucun doute pour beaucoup, mais ça n’empêche ! Pour dire, en
un peu plus d’une semaine (sur les 4 en tout), on avait rattrapé ce que je
savais de grammaire (j’avais utilisé le livre « 40 Leçons de Japonais »,
presque en entier, à titre de comparaison). A la fin des cours, j’ai été choisi
pour donner une présentation devant l’école toute entière, en tant que
représentant du groupe des débutants, et si c’est toujours un exercice que je n’apprécie
pas, je suis impressionné, et je ne suis pas le seul, par le niveau que j’ai pu
atteindre en à peine un mois !
Pour autant, la charge de travail
n’était pas trop énorme, et si nous avions régulièrement des devoirs (écriture,
révisions du cours du matin), cela ne nous a jamais empêché de partir à la
découverte de Kyoto et de ses merveilles et autres secrets !
Kyoto est une ville fantastique,
et un mois est encore trop court pour en faire le tour ! L’été au Japon,
et encore plus à Kyoto, consiste en une succession de festivals (matsuri), qui
attirent leur lot de touristes et de locaux dans les temples, les abords de la
rivière Kamo, et tellement d’autres endroits qui souvent deviennent encore plus
magiques grâce aux lumières des lanternes, des stands divers, aux odeurs de
nourriture délicieuse souvent (et parfois moins :D), à la musique des
groupes traditionnels ou non qui jouent dans les environs. C’est une ambiance
très particulière, impossible à décrire, mais qui fait de l’été japonais un
moment hors du temps, surtout en soirée quand la température descend et devient
plus supportable (oui parce qu’en journée, c’est la canicule en permanence, et
on comprend pourquoi tout est climatisé !).
Parmi mes moments ou mes endroits préférés, je peux citer sans hésitation le temple et la montagne de Fushimi Inari, que j’ai pu admirer de jour comme en soirée lors du festival qui y a lieu et qui l’illumine de milliers de lanternes tout le long du fameux chemin de toriis, mais aussi Arashiyama, un quartier assez éloigné mais avec une ambiance différente du reste de la ville, un peu plus « campagne » peut-être, connu pour son parc aux singes, sa forêt de bambous, mais qui regorge également de secrets qui ne demandent qu’à être découverts. Le festival Kyo no Tanabata aux abords de la rivière Kamo, le Gion Matsuri et ses chars magnifiques (mais quel peuple dans les rues !), la liste est trop longue … et j’en deviendrais presque nostalgique !
Etant parti dans cette aventure seul, c’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai rencontré des gens … non, des amis formidables au KICL, et avec lesquels j’ai passé certainement un des meilleurs étés de ma vie, et je sais déjà que je les reverrai un jour. C’est aussi ça, la beauté des études internationales.
Bref, je ne peux que recommander chaudement (et je vous assure je n’ai pas de couteau sous la gorge) à toute personne qui souhaite conjuguer un été à Kyoto avec un apprentissage efficace du japonais, dans une bonne ambiance, et si vous souhaitez rencontrer des gens de tous les horizons !
J’oubliais, car je n’y ai que peu
participé, mais l’école organise également des activités très régulièrement l’après-midi :
visites diverses, activités culturelles (calligraphie, cérémonie du thé,
tambours japonais,…), etc… Mais en ce qui me concerne, je suis plutôt du genre
à planifier mes propres visites avec les potes, donc je n’ai pas trop pris part
aux activités ci-dessus. Mais comme ça vous savez que ça existe ! ^^
Pierre
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